Ces slogans pourront-ils marcher à nouveau ? Les discours claniques vont-ils avoir le dessus ? Allons-nous nous adonner à des éternels militants autoproclamés ? Ou opterons-nous pour un mariage qualification-compétence ? Des questions les unes beaucoup plus banales que les autres pour une société qui n’a pas coutume d’exiger même le strict minimum à ceux et celles qui espèrent la diriger ! Cependant, elles se révèlent très importantes pour tout État qui se dit bâtisseur d’avenir et protecteur de ses citoyens, mais aussi aux jeunes de tout pays qui sont conscients de leur force et de la mission qu’ils sont appelés à remplir. Ce, qu’on soit pour ou contre les structures du système.
L’histoire de la société haïtienne au cours de ces dernières décennies montre qu’on se fiche pas mal de ce qui aurait dû être un pilier de notre projet de société, si on ose prétendre que nous nous en avons, les jeunes. En parlant d’élection, la place de la jeunesse doit inévitablement être imposée à tous ceux qui veulent candidater pour mener le destin du pays, si on veut vraiment se battre pour le changement de système que prône la quasi-totalité des politiciens haïtiens.
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Des slogans à tort ou un programme d’abord ?
Les images montrant les jeunes qui pleurent l’échec du candidat de La France Insoumise, Jean-Luc Mélenchon, au premier tour de la présidentielle française de ce dimanche 10 avril 2022, peuvent nous dire beaucoup sur l’évolution de la société française et nous inspirer sur la façon d’aborder les problèmes chez nous, sans pour autant se perdre dans une simulation qui peut se révéler meurtrière. Il s’agit des gens qui sont fatigués d’une politique sans contenu, tournée vers la publicité et qui ne tient pas compte de la personne humaine. Cette envie d’aller vers la gauche qui se manifeste, notamment à travers le raz-de-marée que Mélenchon réalise dans les régions françaises d’Outre-mer, se serait renforcée par la politique de l’actuel président français, Emmanuel Macron, jugée proche d’une vassalité à l’égard des Etats-Unis d’Amérique. Ce qui fait voir dans la politique du candidat de la LFI, un idéal de bonheur en même de grandeur. En Haïti, nous faisons face à ce même vent de désespoir qui pousse les jeunes haïtiens à fuir le pays aux premières occasions.
Personne ne peut douter que les haïtiens paient les conséquences de leur passivité. Sans pour autant enlever les conséquences de l’ingérence des pays dits amis d’Haïti de la communauté internationale. Ne devrions-nous pas être beaucoup plus exigeants ? En ce moment, les campagnes sont déjà lancées à travers le jeu de l’internet, des comptes et page Facebook. Alors qu’on a, au moins, un slogan ou un surnom à velléité magique, pour presque tous les potentiels candidats aux prochaines élections. Des internautes se transforment en de véritables canaux de propagande pour vous inciter à vous positionner. Avec quel argument ? Y a-t-il un programme bien défini ? Presque rien, sinon quelques-uns qui héritent d’une structure à un passé politique plus ou moins crédible à un moment donné, ou le leader de la Plateforme Politique Pitit Dessalines qui est connu pour quelqu’un qui a tenu une lignée plus ou moins définie, une gauche qui, admettons-le, se construit au cours de longues années mais, qui perd en considération à cause de sa passivité à la crise que connait le pays pendant ces derniers mois. Les propagandes des médias traditionnels avec ceux qui se disent leaders d’opinion et les réseaux sociaux ne laissent pas le temps d’aller vers des nouvelles propositions que font certains jeunes ou structure de jeunes. Comme le changement s’impose, le « Que faire ? » devient de plus en plus pressent.
Face à ce constat embarrassant, aller vers la promotion et l’émergence de la jeunesse semble être la voie idéale, si ce n’est l’unique, à suivre afin de travailler à l’arrivée de nouvelles perspectives qui peuvent aller dans le sens de la construction d’un demain beaucoup plus certain que ce qui se dessine actuellement. Toutefois, sans se plonger dans un conflit intergénérationnel. On peut toujours se tromper, mais ce ne sera pas de mauvaise foi.